lundi 31 août 2015

Mon histoire équestre

Pour cette rentrée, j'ai eu envie de vous parler de mon rapport au cheval et de ma longue quête qui m'a amenée à ce que je suis devenue aujourd'hui et surtout ce que le cheval m'a apporté.

J'ai commencé l'équitation tard, à 28 ans dans les Landes, je suis tombée dans un bon centre équestre où le moniteur m'a appris d'une manière simple et en même temps exigeante. Nous étions un groupe d'adulte qui aimions monter ensemble, cela nous a amené à créer une équipe de TREC et de PONY GAMES sénior. Nous avons fait beaucoup de concours sur ces thèmes. Au début, je montais les chevaux du club sans vraiment prêter attention à eux... Je ne me souviens même plus de leur nom. Le cheval était pour moi un instrument, un outil pour assouvir une envie de gamine.

Et puis, un an après avoir commencé l'équitation, j'ai eu envie d'avoir mon propre cheval. J'ai eu Mendy, 10 ans, fils de Daguet du Rochot. D'entrée, cela ne s'est pas bien passé, il me repoussait, pas méchamment mais aucune attention envers moi, il m'ignorait. Un jour, à l'obstacle, il a pilé et s'est pointé... Je suis tombée, sur la tête, j'ai eu très peur. Cela a été la fin, je ne voulais plus le monter, je l'ai donné à mon ex-mari. A aucun moment à l'époque, je ne me suis remis en question, c'était le cheval point. Comme je suis quelqu'un de persévérant, néanmoins, j'ai décidé d'acheter un autre cheval : Sultan.

Sultan à 8 ans
Sultan, hongre, palomino, 8 ans, ONC, au début de notre relation, c'était chaotique, un coup, cela se passait très bien, le lendemain, c'était chute. Mais la différence avec Mendy, c'était que Sultan me reconnaissait, me voyait, il m’identifiait. J'ai donc persévéré, j'ai continué à faire du TREC, du PONY GAMES, du CSO et du Horse Ball. J'ai un peu touché à tout mais là encore, je n'avais pas conscience de ce qui allait venir par la suite. 


En 2006, ma vie personnelle a changé de perspective, et j'ai tout quitté pour aller dans l'Hérault, j'ai donc déménagé Sultan, là où il avait connu de l'herbe grasse, il allait se retrouver sur quasiment pas d'herbe. Mais le centre équestre était bien, je l'ai mis en boxe pour qu'il soit protégé, à l'abri. J'ai commencé le dressage à cette époque avec toujours du CSO, un peu de cross de temps en temps mais je n'aimais pas ça. Sultan me jetait encore de la selle quand cela lui prenait mais je persistais. Je suis passée dans un autre centre équestre où j'ai fait pas mal de concours de CSO et puis les années passant, je commençais à avoir peur, j'ai arrêté les concours.

Mais Sultan avait envie de sauter, enfin du moins, je le croyais, j'interprétais. Je l'ai laissé en demi-pension au moniteur... Quelle erreur! Lors d'un retour de concours où j'avais laissé Sultan, le moniteur m'appelle en pleurs en me disant que Sultan a été blessé dans le transport au jarret, il saigne abondamment. J'ai cru que le ciel me tombait sur la tête. Et là, une prise de conscience... Sultan n'était pas un instrument dont on dispose, il était vivant, avec des sentiments, une conscience. Mais la prise de conscience n'était pas encore complète.

J'ai encore changé Sultan de centre équestre, où il est encore aujourd'hui. J'ai passé encore quelques années à monter avec plus de discernement mais ce n'était pas encore ça. Et puis, au fil des lectures, de mon avancée personnelle, la prise de conscience a été pleine et entière.

Sultan à 19 ans
Je suis sûre aujourd'hui que Sultan n'est pas rentré dans ma vie par hasard. Il a été mis sur mon chemin pour que je comprenne qui est le cheval, comment il fonctionne, ce qu'il apporte. Souvent, nous voyons la phrase "Le cheval, maître de vie". Sultan a été mon maître. Il m'a appris, pardonné, aimé. Grâce à son enseignement, j'ai grandi, j'ai évolué.

Cet enseignement m'a amené vers une voie de respect sans conditions de l'animal dans sa globalité, il ne s'agit pas que du cheval mais de l'espèce animale tout entière. Ce respect, je l'avais déjà mais aujourd'hui, il est décuplé, il est transcendé.

Mon projet est plus qu'un simple projet, c'est l'aboutissement d'une quête. La quête de l'amour inconditionnel que je porte aux chevaux, une quête qui me conduit encore sur un chemin empreint de lucidité, de clairvoyance dans ce que j'entreprends pour eux. C'est une évidence.

www.auparadisduvieuxsabot.fr

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